Les dernières nouvelles en matière de psychose au Royaume-Unis sont à rectifier

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Les dernières nouvelles en matière de psychose au Royaume-Unis sont à rectifier

Les journaux s’en réjouissent mais qu’en est il réellement ?

La semaine dernière beaucoup de magazines peu scrupuleux étaient fiers d’annoncer la nouvelle selon laquelle l’usage du cannabis contribuerait à la variation de l’incidence des troubles psychotiques.

CLEAR Cannabis Law Reform, une association au Royaume unis, témoigne son éclaircissement vis a vis de cette étude à l’odeur prohibitionniste.

Contexte et perception

La revue de psychiatrie TheLancet a annoncé dernièrement une étude sur les liens entre le cannabis et la psychose – “The contribution of cannabis use to variation in the incidence of psychotic disorder across Europe : a multicentre case-control study“.

La consommation de cannabis est associée à un risque accru de troubles psychotiques ultérieurs, mais on ignore s’il affecte l’incidence de ces troubles. Nous avons cherché à identifier les modèles de consommation de cannabis ayant le plus fort effet sur les probabilités de trouble psychotique en Europe et à déterminer si les différences entre ces modèles contribuent aux variations du taux d’incidence des troubles psychotiques.

Depuis de nombreuses années, ses grands chefs de file, le professeur Sir Robin Murray et le Dr Marta di Forti, publient étude après étude pour tenter de montrer un lien de causalité entre la consommation de cannabis et la psychose. Ils n’y sont jamais parvenus et malgré des efforts concertés, le lien entre le cannabis et la psychose ne peut être décrit que comme extrêmement éphémère.

901 patients sur 5 ans pour toute une population…

Cette étude rapporte que ”entre le 1er mai 2010 et le 1er avril 2015, nous avons obtenu les données de 901 patients atteints d’un premier épisode de psychose sur 11 sites et de 1237 témoins de la population provenant de ces mêmes sites”. 

Le nombre de personnes susceptibles d’être touchées est infiniment faible, alors que des centaines de millions de personnes dans le monde consomment régulièrement du cannabis sans aucun effet nocif.

Il n’y a pas besoin d’étude médicale pour savoir si l’usage de cannabis cause la schizophrénie, la statistique suffit largement. Depuis 1970 le nombre d’usagers et la teneur moyenne en cannabinoīdes ont explosé de manière exponentielle avant de se stabiliser à un niveau très haut. Depuis 1970, la prévalence de la schizophrénie est resté stable alors que la détection s’est améliorée. Le cannabis peut révéler des pathologies psychiatriques dont la schizophrénie et causer des angoisses aiguës parfois très violentes. Il ne faut donc pas prendre les symptômes à la légère et ne pas hésiter à consulter en cas de trouble persistant.

Laurent Appel : AddictLib

Chaque année, au début du printemps, le Dr di Forti et le professeur Murray publient leur dernière étude sur le sujet. Il est toujours intéressant de voir la dernière itération de leur travail bien que toutes les études soient remarquablement similaires.

Le cannabis est une substance psychoactive et il est donc clair qu’il peut avoir un effet sur la santé mentale. Historiquement parlant, au moins 10000 ans d’expérience humaine nous rapporte que c’est un effet bénéfique pour la plupart des gens. Le nombre de personnes qui souffrent des effets négatifs est difficile à quantifier, mais nous pouvons être certains qu’il est très faible. Les recherches publiées dans la revue Addiction montrent que pour prévenir un seul cas de psychose, plus de 20000 personnes devraient cesser de consommer du cannabis.

Foudre VS Cannabis

Ce niveau de risque doit être comparé à d’autres risques pour lui donner un sens. Par exemple, si le risque d’un diagnostic de psychose lié à la consommation de cannabis est de 1 sur 20000, le risque d’être frappé par la foudre dans sa vie est d’environ 1 sur 3000 (selon National Geo). Cela place le risque dans une perspective réaliste.

Il est également important de comprendre que cette dernière étude ne fait rien pour montrer que le cannabis cause réellement une psychose, seulement qu’il y a une association ou une corrélation avec la consommation de cannabis. Il peut y avoir d’autres corrélations qui peuvent ou non être beaucoup plus fortes. Par exemple, les populations étudiées peuvent aussi consommer du tabac, boire du vin, manger de la nourriture épicée, vivre dans un centre-ville ou faire de l’exercice régulièrement ou pas du tout. De même, il n’est pas possible de démontrer que l’un ou l’autre de ces facteurs est à l’origine de la psychose.

Il est également intéressant de noter que l’étude considère qu’une moyenne de 14% de THC est du cannabis à haute puissance. Aux États-Unis et au Canada, la teneur moyenne en THC dépasse maintenant 20 %, parfois jusqu’à 35 %, et aucune augmentation des taux de psychoses n’a été signalée.

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Dr Marta di Forti

Enfin, il faut dire que Mme di Forti est bien connue pour ses projections théoriques sur la consommation de cannabis, qui peuvent être assez alarmistes. Heureusement, elles n’ont jamais été reflétés dans les dossiers de santé et le nombre de cas de psychose liés à la consommation de cannabis naturel au Royaume-Uni reste très faible, pas plus de quelques centaines. Il y a de nombreuses activités beaucoup plus risquées dont il faut s’inquiéter.

Bonnes pratiques

La façon de gérer en toute sécurité les risques du cannabis, même s’ils sont faibles, doit se faire dans un environnement réglementé par la loi.

Dans des conditions réglementés, les produits doivent être étiquetés de manière à ce que leur contenu soit connu : la qualité est maintenue à un niveau permettant d’éviter la contamination et les impuretés.

Si quelqu’un a un problème de consommation, il peut demander de l’aide a un médecin sans avoir à inventer un crime. Les limites d’âge peuvent également être appliquées en veillant à ce que les enfants n’aient pas facilement accès au cannabis comme c’est le cas, par exemple, au Royaume-Uni.

Etudes antérieures sur la sante mental et le cannabis

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